L'ouvrage "Hola desde Cuba" étant épuisé, Histoires Ordinaires propose en accès libre les vingt-quatre portraits réalisés par notre ami poète et philosophe Juan Lazaro Besada dans sa ville de Trinidad ainsi que le portrait de l'auteur.

La vie de Rogelio : Dieu, le baseball et l’amour




La vie de Rogelio : Dieu, le baseball et l’amour
Lorsqu’on entend parler un homme, il est possible de comprendre toute la grandeur d’une vie dont l’amour a été le centre. Surtout, s'il parle des sujets qui le passionnent et auxquels il a dédié toute son existence.
 
Nous, les Cubains, sommes en grande majorité des passionnés, parfois des  fanatiques du baseball, le sport national devant lequel très peu restent indifférents.
 
C’est de l'un de ces hommes, l'un de ceux à qui ce sport a donné beaucoup de joies et aussi quelques tristesses, un homme simple, passionné, loyal, noble, profondément religieux et humain, dont je vais vous parler aujourd’hui.

À 10 ans, l'école et les petits boulots

Rogelio Arrechea, « El látigo », comme beaucoup de ses amis et connaissances ont l’habitude de l’appeler, a en effet consacré son existence, - il a déjà dépassé les sept décennies - à trois grands amours : Dieu, la famille et le baseball. 

Lorsqu’il a eu 2 mois, son père est décédé et sa mère a dû assumer seule l’éducation de ses enfants. Tout en continuant à aller à l’école, Rogelio, à 10 ans, a dû commencer à travailler, à de multiples tâches, pour aider à la subsistance de sa famille. À 13 ans, il a débuté comme apprenti en typographie à l’imprimerie du journal « Actualidades » à Trinidad, disparu depuis. Il a réussi, là, à maîtriser l’art de la typographie. 

Typographe d'imprimerie en imprimerie
 
En 1960, il s’est établi dans la ville de Cienfuegos pour travailler dans l’imprimerie « Capestany » puis, en 1964, il est retourné dans sa ville natale pour travailler au « Combinado Poligráfico ». Entre 1970 et 1973, pour des raisons de santé, il a occupé le poste d’administrateur au Cabaret « Guaurabo » jusqu’au jour où il est retourné au « Combinado Poligráfico ». En 1990, il a pris sa retraite tout en continuant de travailler, cette fois-ci à l’imprimerie de la Direction Municipale de la Culture, jusqu’à l’an 2006.
 
Au baseball, passion à laquelle il a consacré sa fructueuse vie, il s’est lancé en tant que joueur en 1957 dans un championnat de jeunesse ; il représentait la marque de bière « Hatuey ». En 1959, il joue avec l’équipe de Trinidad, dont il devient le directeur sans s’arrêter de jouer, en 1965.

La vie de Rogelio : Dieu, le baseball et l’amour
Un grand technicien du baseball

Entre 1970 et 1985, il dirige l’équipe de la Trinidad et pendant les années 1986 et 1987 il fait partie de la Direction de l’équipe de la municipalité de Sancti Spiritus dans le Championat National. Depuis 1989 et jusqu’à maintenant, il continue à être  lié à ce sport en étant technicien de l’équipe de Trinidad, activité qu’il effectue sans recevoir aucune rémunération, juste pour le plaisir de se rendre utile.
 
Même si sa modestie l’oblige à se taire, j’ai su qu’un des plus prestigieux entraîneurs de baseball du pays, actuellement technicien de l’équipe nationale, a été son disciple. Mais la simplicité et l’humilité de Rogelio sont telles qu’il a préféré ne pas le mentionner pendant notre entretien.  

Profondément religieux
 
Malgré ses 73 ans, Rogelio est un homme élancé, d'une présence courtoise, il parle de façon posée mais ferme, il est sympathique et profondément religieux. Marié depuis 1965, il a une fille et un fils qui résident actuellement à l’extérieur de Cuba. 

Son visage s’illumine lorsqu’il parle de Dieu et il avoue qu’il le trouve dans tout homme qui choisit le sacrifice pour pouvoir apporter le bien-être à ses semblables.


Ayant une modeste retraite, il travaille encore en indépendant, reliant des livres pour aider l’économie familiale. Sa maison, spacieuse, bien rangée et propre, se trouve dans une des rues centrales de la ville et on respire en elle la paix qui émane d’une vie honnête. 

À sa mère, dit-il, il doit tout
 
Avec une voix où l'on perçoit cette sincérité née de l’amour, il me dit que tout ce qu’il a été dans sa vie, il le doit à sa mère qui restera toujours étincelante dans son cœur.
 
Le voir parcourir les rues à la recherche des aliments pour son foyer, ou alors marcher vers le terrain de baseball pour partager ses connaissances avec les joueurs novices est une image quotidienne. Tout en déclarant que sur son chemin, il ne reçoit que des salutations cordiales des habitants de la ville qui le connaissent et l’estiment dans sa valeur d’homme honnête. 
 
Rogelio Arrechea, « el látigo », ainsi nommé grâce à la vitesse avec laquelle il lançait la balle à l’époque où il était joueur, le typographe, l’homme d’une profonde foi dans le Christ, celui pour qui l’amitié est un don précieux, a su conquérir, au travers de l’amour, la paix joyeuse qui cultive, dans le chemin de la vie, des semences de la vertu.

Traduction : Rocio Guerrero
Intertitres : rédaction d'Histoires Ordinaires


Texte original
                          Rogelio: Dios, el beisbol y el amor

Cuando se escucha hablar a un hombre, se puede comprender toda la grandeza que encierra una vida donde el amor ha sido centro. Más aún, si trata acerca de los temas que le apasionan y a los cuales ha dedicado toda su existencia.
 
Los cubanos, en una inmensa mayoría, somos aficionados -y a veces fanáticos- al beisbol, el deporte nacional, ante el cual muy pocos permanecen indiferentes.
 
De uno de esos hombres, a quienes este deporte ha proporcionado muchas alegrías y algunas tristezas, un hombre sencillo, apasionado, leal, noble, profundamente religioso y humano les hablaré hoy. Porque Rogelio Arrechea, “El látigo”, como le suelen llamar muchos amigos y conocidos ha consagrado su existencia, que ya rebasa las siete décadas, a tres grandes amores: Dios, la familia y el beisbol.
 
A los dos meses de nacido su padre falleció y la madre debió asumir la crianza de sus hijos sola. Aún cuando asistía a la escuela, Rogelio debió comenzar a trabajar en diferentes menesteres con 10 años de edad para ayudar al sostenimiento familiar. A los trece años comenzó como aprendiz de tipógrafo en la imprenta del desaparecido periódico “Actualidades” en Trinidad hasta el año 1960. Aquí llegó a dominar el arte de la tipografía. 
 
En 1960 se radica en la ciudad de Cienfuegos donde trabaja en la imprenta “Capestany” hasta 1964, cuando regresa a su villa natal para trabajar en el Combinado Poligráfico. Entre los años 1970 y 1973, por razones de salud, se desempeña como administrador del Cabaret “Guaurabo” hasta que regresa al Combinado Poligráfico.
 
En 1990 se acoge a la jubilación, aunque continua trabajando, esta vez contratado, en la imprenta de la Dirección Municipal de Cultura hasta el año 2006.
 
El beisbol, pasión, a la cual ha dedicado su fructífera vida, le vio iniciarse como jugador en 1957 en un campeonato juvenil, representando a la marca de cerveza “Hatuey”. En 1959 juega con el equipo de Trinidad, del cual se convierte en director, pero sin dejar de jugar, en 1965.
 
Entre 1970 y 1985 dirige el equipo de Trinidad y en los años 1986 y 1987 forma parte de la dirección del equipo de la provincia Sancti Spiritus en el Campeonato Nacional. Desde 1989 hasta la fecha continúa vinculado como técnico al equipo de Trinidad, labor esta que realiza sin recibir remuneración alguna, solamente por el placer de ser útil.
 
Aunque su modestia lo haga callarlo, supe que uno de los más prestigiosos entrenadores de beisbol del país, que es actualmente técnico del equipo nacional, fue su discípulo. Pero la sencillez y humildad de Rogelio es tal, que prefirió no mencionarlo durante nuestra conversación.
 
A pesar de sus 73 años, Rogelio es un hombre de alta estatura, presencia garbosa, hablar pausado pero firme, simpático y profundamente religioso. Casado desde 1965, tiene una hija y un hijo, el cual reside actualmente fuera de Cuba.
 
Su rostro se ilumina cuando habla de Dios y confiesa que le encuentra en todo hombre que prefiere el sacrificio para alcanzar el bienestar de sus semejantes.
 
Tiene una modesta pensión, pero aún trabaja por cuenta propia como encuadernador de libros para ayudar a la economía familiar. Su casa, espaciosa, bien arreglada y limpia, se encuentra en una de las calles céntricas de la ciudad y se respira en ella la paz de una vida honrada.
 
Con voz donde es perceptible esa sinceridad nacida del amor me dice que todo cuanto ha sido en la vida lo debe a su madre, quien siempre está encendida en su pecho.
 
Verlo recorrer las calles en busca de los alimentos para su hogar o marchar hacia el terreno de beisbol a impartir sus conocimientos a los noveles jugadores es una imagen cotidiana. Y conste, que a su paso, solo recibe saludos cordiales de los habitantes de la villa, que le conocen y estiman en su valía de hombre honrado.
 
Rogelio Arrechea, “El látigo”, así apodado por la velocidad con que lanzaba la pelota en su época de jugador, el tipógrafo, el hombre de profunda fe en Cristo, ese para quien la amistad es un precioso don ha sabido conquistar, a través del amor, la paz gozosa de los hombres que siembran, a su paso por la vida, semillas de virtud.



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Michel Rouger
Pays-prison pour les uns, pays de l'utopie en marche pour les autres : quand on parle de Cuba, la caricature n'est jamais loin. Et si l'on chassait les fantasmes ? Gardons les clichés qui ne sont pas faux - la musique, le rhum, le cigare, les plages... - et pour le reste déposons les idées reçues. S'arrêter, regarder, s'interroger. Cuba, au tournant de son histoire, contrainte de s'ouvrir pour survivre, a beaucoup à dire à un monde désaxé, en recherche d'un horizon plus humain. Surtout ses habitants. Et Juan, le poète et le philosophe, peut-être un peu plus que d'autres. Une amitié s'est nouée avec Histoires Ordinaires. Désormais, deux fois par mois, Il nous raconte ses histoires, des histoires vraies. Merci Juan de nous accueillir dans ta maison, Cuba.

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Chez Juan Lazaro, le poète philosophe
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